QUIA (À), loc. adv.
Étymol. et Hist. 1. Ca 1460
venir a quia « être réduit à la dernière extrémité » (
Guillaume Alexis,
Débat de l'omme et de la femme, éd. A. Piaget et E. Picot, t. 1, p. 137);
2. 1544
être a quia « être dans l'impossibilité de répondre » (A.
Morin,
Chr. du siège de Boulogne, p. 34, Morand ds
Gdf. Compl.); 1654
mettre à « quia » (S.
de Cyrano de Bergerac,
Lettres diverses, p. 52); 1654-55
réduire à quia (N.
Perrot D'Ablancourt,
Lucien ds
Rich.). Mot lat.
quia « parce que »; dans la philos. aristotélicienne du bas moy. âge, la connaissance d'une chose d'après sa cause,
scire quia..., était considérée comme inférieure à la connaissance d'après son essence
scire propter quid..., de là les expr. didact.
demonstratio quia et
demonstratio propter quid dont la première dénote une étape moins avancée de la connaissance. De l'usage scolast.,
quia est passé au fr. parlé comme expr. de la résignation, en partic. dans les mystères:
ca 1480
chya, chya! (
Mistere du Viel Testament, éd. J. de Rothschild, II, 17300). Les plus anc. passages de
quia se trouvent dans des textes de provenance ecclés. (
cf. 1 G. Alexis) (v.
FEW t. 2, 2, p. 1466b et P.
Meyer ds
Romania t. 9, p. 126).